Mac Orlan a signé de nombreuses préfaces, tant lorsqu’il était éditeur, après la Grande guerre (à l’Édition française illustrée, à la Banderole, à la Renaissance du livre) qu’en sa qualité d’écrivain jouissant d’une certaine notoriété, par la suite. On lui doit ainsi des textes sur ses auteurs de prédilection (Kipling, Nerval, Achim d’Arnim...), sur des amis de sa jeunesse (Couté, Lenglois...) ou sur des écrivains proches de sa sensibilité et rares, comme Antoinette Peské ou Louise Hervieu. Ces préfaces sont connues, mais bien d’autres sont tombées dans l’oubli, dont certaines ne sont pas pour autant dépourvues d’intérêt. On pourra en découvrir ici quelques-unes, ainsi que des notes critiques, des articles, et le feuilleton littéraire qu’il tint sous l’Occupation dans un des grands titres de la presse de l’époque.

 L’ensemble proposé ici entend contribuer à une appréciation générale de l’œuvre de Pierre Mac Orlan. Car si les critiques publiées dans les journaux répondaient à l’évidence à des nécessités alimentaires, elles reflètent aussi une activité régulière, trop absorbante pour qu’elle ne corresponde pas à un goût personnel, et qu’on ne peut séparer de l’activité créatrice. Nous découvrons ainsi un lecteur quasi boulimique, à l’écoute de toutes les nouveautés dans des domaines variés et qui s’est forgé une solide culture classique et moderne. L’aventurier passif qui se donne à l’occasion des airs de baroudeur est d’abord un homme de lettres à part entière. Mais c’est aussi un homme de lettres bienveillant. Ses critiques sont toujours des critiques de sympathie qui tendent à nous montrer le monde littéraire comme une communauté amicale ou fraternelle et non comme l’arène d’une compétition impitoyable.

 

Sommaire :

 

 

Ouvrage publié par la Société des Lecteurs de Pierre Mac Orlan et Le Bretteur, éditeur. 210 p., 24 €

ISBN 979-10-94808-11-5